Publié le 1 août 2022
Dans le contexte de pandémie liée à la COVID 19, les solutions d’épuration de l’air intérieur ont été envisagées comme moyen complémentaire à un bon renouvellement d’air pour minimiser l’accumulation de la charge virale du coronavirus dans l’air des bâtiments. La question posée ici est celle de l’efficacité d’unités mobiles d’épuration dans des conditions réelles d’utilisation à l’intérieur des bâtiments : leur effet, est-il significatif à l’échelle d’une pièce sur les particules fines pouvant transporter le virus et les COV ? Permettent-ils également l’épuration des particules ultrafines, généralement issues de l’extérieur en l’absence de combustion interne au bâtiment ?
AtmoSud a évalué l’efficacité de l'épurateur cPure (unité mobile de filtration particulaire et moléculaire à haut débit répondant aux exigences de performances imposées dans les salles blanches) dans deux salles de classe et un réfectoire un bâtiment d’enseignement secondaire : le lycée Diderot à Marseille. Le protocole appliqué dans le cadre de cette étude est basé sur la mesure des particules fines et ultrafines, des COV et du CO2 présents dans l’air intérieur.
Les principales conclusions sont :
- une épuration efficace et homogène des particules fines dans les salles de classe de l’ordre de 70 %
- une efficacité significative sur les particules ultrafines, de l’ordre de 70 % dans les salles de classe
- une efficacité non démontrée sur les COV dans les environnements intérieurs échantillonnés
- aucune influence sur les concentrations intérieures en CO₂
Pour connaître les résultats détaillés, consulter le document pdf ci-dessous.
Perspectives
L’expérience in vivo montre l’importance d’agir sur les sources internes et externes au bâtiment afin de réduire l’exposition des occupants. L’aération et la ventilation, qui apportent un triple bénéfice (baisse de la charge virale, dilution des polluants intérieurs, meilleure vigilance des élèves) restent la seconde priorité pour garantir un renouvellement d’air suffisant.
Les systèmes de filtration performants, comme celui testé ici, apportent une solution complémentaire pour réduire les particules fines mais aussi les ultrafines, ces dernières étant principalement d’origine extérieure dans ce type de bâtiments. Ce point est à mettre en perspective avec l’environnement pollué de certains établissements pour lesquels l’apport d’air extérieur par la ventilation ou l’ouverture des fenêtres constituent une pollution supplémentaire qui devrait être mieux prise en compte. Par exemple, en région Provence Alpes-Côte d’Azur près de 150 établissements sont localisés dans des secteurs qui ne respectent pas les normes limites.
À terme, des systèmes de gestion intelligente des aspects aération/filtration ou intégrés gérant la filtration de l’air entrant, semblent des perspectives nécessaires en vue d’une meilleure gestion de la qualité de l’air des établissement implantés en zone polluée. Cette expérimentation a mis en évidence que la gestion et la préservation de l’air d’une salle de classe nécessite des actions complémentaires, qui peuvent en apparence s’opposer. La gestion intégrée aération/filtration est sans doute le défi des années à venir notamment pour les établissements dont l’environnement est dégradé.