Publié le 12 juin 2024
Les gaz fluorés impactent significativement notre climat. Ces gaz ont un potentiel de réchauffement global beaucoup plus élevé que le dioxyde de carbone (CO2). Ils contribuent de manière disproportionnée au changement climatique pour une même quantité émise. Les gaz fluorés ont un pouvoir de réchauffement bien plus élevé que le CO2 pouvant aller jusqu’à 23 000 fois plus pour le SF6.
Les gaz fluorés sont des composés chimiques contenant du fluor, utilisés dans diverses applications industrielles telles que la réfrigération, la climatisation, les aérosols et les mousses isolantes. Leur utilisation généralisée est due à leurs propriétés uniques. Mais leurs impacts sur le réchauffement climatique est significatif.
Les gaz fluorés peuvent être regroupés en plusieurs familles :
Les émissions de gaz fluorés dans la région proviennent principalement de la climatisation des bâtiments et des véhicules (40%) et de la réfrigération commerciale (35%). En attribuant ses émissions aux différents secteur d’activités, 2 secteurs dominent les émissions de gaz fluorés : le secteur tertiaire responsable de 69% des émissions et le transport routier responsable de 18% des émissions. CO2.
L'utilisation des gaz fluorés en France remonte au début du 20ᵉ siècle, principalement avec les chlorofluorocarbones (CFC) et les hydrochlorofluorocarbones (HCFC). Cependant, en raison de leurs effets néfastes sur l'environnement, notamment sur la couche d'ozone, leur utilisation a l’échelle mondiale à été progressivement réglementée depuis les années 1980 avec notamment le traité de Montréal en 1987 qui représente le premier engagement international majeur visant à protéger la couche d'ozone en régulant la production et l'utilisation de ces substances.
Depuis les années 1970 et 1980, les hydrofluorocarbones (HFC) sont devenus les gaz fluorés les plus couramment utilisés, en remplacement des CFC et des HCFC dont l’utilisation est désormais interdite. Bien que les HFC aient un potentiel de réchauffement global moins élevé, ils contribuent toujours au changement climatique. La France a donc renforcé sa législation pour encadrer l'utilisation de ces gaz, réduire les émissions et promouvoir des alternatives plus respectueuses de l'environnement.
Actuellement, ils sont utilisés dans les climatisations, les sprays aérosols, les matériaux isolants... Ils sont émis dans l’atmosphère à travers des fuites ou des vaporisations directes :
Bien que leur utilisation soit répandue et qu'ils soient efficaces dans de nombreuses applications, les gaz fluorés ont un impact significatif sur le réchauffement climatique. Ces gaz ont un potentiel de réchauffement global beaucoup plus élevé que le dioxyde de carbone (CO2), c’est à dire qu'ils contribuent de manière disproportionnée au changement climatique par rapport à la quantité émise (en moyenne 5000 fois plus élevée que le CO2 à même quantité émise).
Par conséquent, leur prise en compte dans les inventaires d'émissions est essentiel afin de suivre leurs rejets dans l’environnement et de limiter leur impact.;
La règlementation en vigueur a en effet un fort impact sur les émissions puisqu’elle force la transition de l’utilisation des gaz fluorés à fort PRG vers des fluides à l’impact climatique moins important.
Les émissions des gaz fluorés au plus fort PRG sont progressivement réduites. C’est le cas notamment du HFC-134a (orange sur la figure) et du HFC-143a (gris sur la figure) qui sont utilisés dans la réfrigération et climatisation, et dont l’utilisation est peu à peu remplacée par du HFC-32 (bleu foncé) au PRG nettement plus bas. Les émissions de ce dernier augmentent au cours du temps mais le bilan en CO2 équivalent est en conséquence bien plus faible.
D’autres gaz sont plus difficiles à remplacer car ils ont une application spécifique. C’est le cas du HFC-125 qui est utilisé comme agent d’expanseur de mousses et comme extincteur principalement, ou encore du SF6 qui est utilisé dans le refroidissement des systèmes informatiques et électriques.
Cette étude s’est concentrée sur les émissions de HFC et de SF6. En effet, les CFC et HCF-C sont interdits depuis plusieurs décennies et leur utilisations est supposée totalement remplacée par les HFC. Les PFC sont très utilisés dans la fabrication de semis conducteurs, une activité très peu ou pas présente en région. De même, le NF3 est généralement utilisé dans des activités très spécifiques et restreintes et beaucoup moins émis en volume que le SF6 et les autres gaz fluorés. Des travaux sont en cours afin d’inclure ces informations et résultats émissions dans CIGALE lors de la prochaine mise à jour.
Suite à la substitution de certains gaz fluorés très impactant pour le climat, les émissions de gaz fluorés a commencée à diminuer depuis 2012 où elles culminaient à ~1700 kt de CO2e. En 2021 les émissions de gaz fluorés sont estimées à 800 kt de CO2e et représentent 2%des émissions GES régionales. Les gaz fluorés sont principalement émis par les activités da climatisation et de réfrigération des bâtiments mais aussi des véhicules et marchandises transportées en région.
Il est important de noter que malgré ces progrès, des efforts restent à fournir à l'avenir. En effet, la région Sud, avec son climat méditerranéen, demeure déjà un grand consommateur de fluides frigorigènes, alors que les projections climatiques prévoient un réchauffement important de la région dans les années à venir. Il reste donc du travail à faire pour continuer de réduire les émissions de gaz fluorés et atténuer leur impact sur le changement climatique.
Pour plus de détails, un rapport est disponible ici
Publication
Utilisation et émissions de gaz fluorés en Région Sud